Site web d’homme politique : conseils en vrac

[Rédigé pour un élu PS de Créteil. Je ne sais pas si ça a été utilisé.]

La création d’un site web peut aider un homme politique, mais un certain nombre d’obstacles sont à éviter.

– si il y a un assistant qui veut bien se taper la mise en ligne systématique des documents de travail (interventions publiques et leurs documents préparatoires principalement), c’est bien, mais il faut le faire sans insister : c’est pour les électeurs qui ont vraiment le temps de s’en occuper, et ils ne veulent pas qu’on les soûle avec

– si il a le temps de tenir un blog (lui-même ET via un porte-plume de confiance ET via un lecteur/synthétiseur de confiance), c’est bien. Mais attention, c’est contraignant : il faut poster deux ou trois fois par semaine au moins, sinon c’est sans intérêt, et lire les réponses des visiteurs. Bon exemple cf. http://dsk.typepad.com/

– pour le contenu plus classique, il faut faire simple :

  • présentation personnelle et politique
  • domaines de prédilection / thèmes d’intervention
  • contact, permanences
  • news (à tenir à jour au moins une fois par semaine, pas besoin de faire sophistiqué mais faire “frais”, inclure les dates de conseil municipal / général, la présence de l’élu sur un marché, etc., ce sera à adapter au fur et à mesure)
  • éventuellement, si on a un peu de temps, un liste de questions / réponses. L’Europe ? Les 35 heures ? Le CAS ? Ne pas hésiter à adapter les machins standard du PS, et à y faire référence.

– techniquement, il faut choisir un truc qui permette de modifier le contenu très facilement. Faire de l’HTML de chaque page soi-même est à proscrire (même avec Dreamweaver ou à la main, et surtout pas avec FrontPage), il faut absolument utiliser un système gestion de contenu (par exemple SPIP, cf. http://www.parti-socialiste.fr/tic/spip_tic/ et www.spip.net).

– encore techniquement : faire simple est la règle d’or. Ni flash, ni images animées, ni Java, le strict minimum de Javascript, pas de frames, pas d’ouverture de liens dans des nouvelles fenêtres ni de popups, mais juste de l’HTML propre, léger (attention aux images), respectant les standards, comme par exemple www.websoc.info . Ça n’a pas besoin d’être moche ni plat pour autant, cf. www.rino.nl/postdoc/ mais là il faut un minimum de compétences

– attention : internet n’est pas la circonscription, et vice-versa.

– attention : publier sur internet, c’est difficile, car il faut écrire d’une manière particulièrement concise, digeste et simple. www.patrickbloche.org est un contre-exemple, avec ses pages immenses. Il ne faut pas hésiter à mettre les documents à disposition (cf. premier point ci-dessus), mais si c’est fait, il faut impérativement les rendre accessible en les faisant précéder d’une page courte d’explication des enjeux et de résumé des points abordés.

– détail : ne pas faire de pub pour Wanadoo ou Free. Un nom de domaine coûte 15 euros chez Gandi (www.gandi.net — choisir de préférence un .org ou un .net, le .com fait quand même très commercial, éviter les .info ou autres, c’est trop nouveau pour être facile à identifier), un hébergement chez Ouvaton coûte 12 euros par an + la souscription d’une part sociale (au moins 16 euros). Et après, on est jeandupond@dupond.net et non pas jean.dupond@wanadoo.fr. Idem pour toute l’équipe qui bosse sur le site.

– attention : profil bas, il faut mettre les moyens adéquats en face des ambitions et ne pas trop en vouloir. Si on n’est pas un pro d’internet, on fait pas semblant. On ne lance pas un blog si on n’est pas prêt à lire les débats que ça lance même si c’est fastidieux, et on ne lance pas un blog si on n’a rien à y dire.

– attention : il faut tenir une certaine cohérence politique, jusque dans ses choix techniques. C’est con, mais y’a plein de gugusses sur internet qui trouvent que Microsoft c’est de droite (pas faux, d’ailleurs, bien que sans objet), que Flash c’est fasciste, etc. Il y a moyen d’éviter le débat, en faisant simple et en respectant les normes et standards, et puis il y a moyen en plus de prendre position (utilisation de logiciels libres pour la création et l’hébergement du site, hébergement en France ou au moins en Europe, utilisation de services qui ne vendent pas les données personnelles de leurs clients/utilisateurs, etc.)

– conseil : il faut que quelqu’un soit responsable du projet site, et synthétise les contributions faites par tout le monde (conseils, graphismes, contenus, objectifs), pour que l’élu puisse faire un vrai choix informé. Il ne faut pas hésiter à dire non à quelqu’un, ou à renvoyer un truc à la case départ si c’est pas bon ou si ça ne sert pas l’objectif recherché.

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